— Vous vous croyiez libre, Jimenez ! s'écria soudain Alfonso. Vous voyez bien que...
Le bûcheron se tourna vers lui. Alfonso se tut aussitôt.
L'un des hommes sortit, rapporta trois chaises. Ils s'assirent en demi-cercle...
— Et qui va rester debout ? demanda Alfonso.
Seconde-Seringue avait agrippé la chaise de Madame Thanatos et...
— Ah, bon, dit Alfonso. Je ne la voyais plus, cette chaise-là.
Le bûcheron tourna la tête vers lui. Alfonso n'insista pas.
Ils étaient maintenant assis en demi-cercle devant le fauteuil de Jimenez.
Le visage de Jimenez était détendu, presque souriant. Il demeurait assis, ne faisant pas un geste pour tenter de se lever. Il se laissa aller lentement dans le fauteuil, les bras posés sur les accoudoirs, la tête droite, le regard fixe.
— Ça va commencer, dit le bûcheron.
— C'est rapide, cette fois, dit le Première-Seringue.
— Ouais, dit Seconde-Seringue, on lui a mis la dose.
— Chut ! dit Comme-ça.
Jimenez était immobile. Ses yeux s'étaient troublés. Sa lèvre inférieure se mit à trembler.
Le calme revint peu à peu sur son visage. Une minute passa.
Le silence était total.
La bouche de Jimenez s'ouvrit, un filet de salive coula sur son menton. Il commença à parler. Le ton de sa voix était normal, mais son débit un peu mécanique :
— J'ai découvert...
— Raconte-nous ça, dit le bûcheron.
La tête de Jimenez ballotta de droite et de gauche. Son regard demeurait obstinément fixé devant lui. Il ne paraissait rien voir.
— Il y a quatre portes, dit-il. La blanche, celle de cette pièce. Et aussi une verte, une rouge. Et puis, très loin, une porte jaune.