Je ne pouvais y croire. C’était trop beau. Cette forêt magnifique, ces fleurs superbes, ces arbres qui montaient à l’assaut du soleil, cette fille ravissante. Tout n’était qu’illusion, évanescent reflet d’un rêve idyllique auquel je refusai de prêter une quelconque réalité.

 

Je fermai les yeux un instant, essayant de faire le vide dans mes pensées.

Quand je les ouvris de nouveau, une buée colorée avait remplacé la beauté de la forêt. Les arbres s’étaient dilués, les oiseaux s’étaient tus, la jeune fille avait disparu.

Je sentis une sorte d’ombre glisser sur mon visage et, dans le même temps, je trébuchai. Tendant les mains en avant, je m’agrippai à une sorte de poteau de bois. Un étrange vertige me saisit.

 

Une seconde plus tard, ouvrant les yeux, je reconnus la pelouse du Parc. J’étais accroché, chancelant, à une barrière de bois. Des passants me regardaient en souriant. Le petit homme rencontré tout à l’heure avait disparu, lui aussi, comme les images des songes auxquels, par je ne sais quel tour de passe-passe, il avait tenté de me faire croire.

D’un pas mal assuré, j’avançai dans l’allée. Quelques mètres plus loin, je m’assis sur un banc, me calmai peu à peu, m’efforçant de me souvenir.