Ils venaient de si loin, dans l'assourdissant fracas de leurs amours.

 

Elles étaient nombreuses et terribles et, dans le vent de leur folie, souvent contre nature. Ils se voyaient encore, ils se souvenaient encore des mille corps culbutés, enfoncés, secoués, empalés sur leurs membres déments.

Ils avaient souvenir des larmes de joie des filles, des soubresauts des corps superbes et luisants, de la beauté insoutenable des croupes dans lesquelles ils venaient porter le fer tendre de leur désir, et dont ils ressortaient tendus encore, inassouvis, humides de mille attentes fébriles, pour s'enchâsser aussitôt dans une autre fente, large et glissante, ou dans quelque autre rosette, serrée mais toujours accueillante, la porte de laquelle il fallait néanmoins parfois forcer un peu, le bourgeon turgescent et tendu posé sur la fleur tendre, un mouvement en avant l'amenait dans le corridor de la bouche rose, tandis que la belle geignait mais attendait plus encore, leurs mains de fer bien enserrées aux hanches si tendres, la douce captive ne pouvant plus s'échapper, ils s'enfonçaient alors dans le conduit merveilleux dans lequel ils en venaient très vite, après quelques mouvements désordonnés et râlants, à rendre leur âme dans un geyser de semence brûlante.