- Au moins, reprit-elle, je puis te donner un nom, par lequel t'aimer. Un nom qui soit lié au mien... pour toujours...
De ses doigts fins et transparents, elle effleura mon visage.
- Mon Acis, murmura-t-elle.
- Un nom ? m'étonnai-je.
Une idée fantastique me traversa l'esprit, un moyen de me prouver que tout cela était la réalité et non une illusion ou un rêve : si Galatée prononçait mon vrai nom ! Peut-être, alors, pourrais-je rester à Paracosma !
- Galatée ! m'écriai-je. Te souviens-tu de mon nom, de mon vrai nom ?
Elle hocha silencieusement la tête, ses yeux rivés sur les miens.
- Alors, dis-le, cher amour ! Prononce mon nom, je t'en prie !
Elle me regarda, muette, misérable, mais ne répondit pas.
- Dis-le, Galatée ! suppliai-je désespérément. Mon nom, rien que mon nom ! Si tu le prononces, je demeurerai pour toujours auprès de toi. Sinon, je crains tant que nos destins se séparent !