Je longeai le bord du ruisseau, marchant vers le couchant.

Au loin, d’évanescents nuages orangés masquaient l’horizon. Curieusement, un arc-en-ciel apparut, au-dessus de la prairie qui, par endroits, se couvrait de lambeaux d’une brume violette.

Je me sentais en paix avec moi-même. A vrai dire, je me sentais vide, étrangement nostalgique. J’avais encore devant les yeux le ravissant visage de Galatée, le regard offert de ses yeux clairs, pleins d’une attente qui me troublait. Je m’efforçai d’éloigner cette pensée, de fixer mon attention sur l’extraordinaire paysage qui s’étendait devant moi.

Sur ma gauche, au-delà de la rivière, la forêt aux arbres gigantesques s’étendait jusqu’à l’horizon. La prairie aux reflets violets ondulait légèrement, comme le dos ombré d’une bête prodigieuse.

 

Je demeurai un moment, perdu dans une absence de pensée, à contempler ce magnifique paysage, puis je revins sur mes pas et me dirigeai vers la maison.